Pierre Culot (1938-2011) est un sculpteur et céramiste belge.
Issu d’une famille d’enseignants, Pierre Culot grandit à Namur. En 1954, il entre en apprentissage à l’Ecole des Métiers d’Arts de l’abbaye de Maredsous. En 1958, il rejoint l’École supérieure des Arts Visuels de la Cambre à Bruxelles. Durant cette même année, convainc le maître-potier anglais Bernard Leach de l’accueillir chez lui en Angleterre, en Cornouailles. Il s’agira d’une rencontre capitale, où il partage son temps avec d’autres potiers, dont certains marqueront la céramique de la seconde moitié du XXe siècle, comme Michael Cardew ou encore Gwyn Hanssen-Pigott.
Pierre Culot séjournera dans différents pays d’Europe, mais aussi au Japon, en 1973, où il rencontrera le céramiste Shoji Hamada, lié au mouvement Mingei, qui influencera toute son œuvre céramique.
En 1962, Pierre Culot installe un premier atelier rue du Luxembourg, à Bruxelles. En 1964, ses œuvres sont exposées à Paris et à Londres. En 1967, il obtient le Prix du Commerce Extérieur du Concours international de la céramique d’art de Faenza pour ses vases de sol.
Tout au long de sa vie, Pierre Culot travaillera l’argile grès. L’exercice du tour a une importance primordiale pour lui. C’est par son intermédiaire qu’il réalise notamment des bols, objets qui constituent pour lui l’architecture élémentaire et immédiate qui le prépare, en sculpture, à la conquête d’un espace. Pour révéler les émaux résultant de ses propres recherches et compositions, il réalise la cuisson de ses céramiques dans des fours électriques allant jusqu’à 1280 C°.
Dès les débuts de sa carrière, Pierre Culot s’intéresse à la sculpture pour s’y consacrer toujours plus profondément au fil des ans. Dès les années 1960, Pierre Culot reçoit plusieurs commandes de « murs vivants ». En 1965, il élabore la fabrication de claustras et de carrelages en grès, marquant un intérêt pour la mise en espace architecturale d’objets céramiques. Il est sollicité, l’année d’après, pour concevoir un mur de claustras dans une salle de conférence de la Tour du Midi.
En 1988, sous l’influence de son voyage au Yémen, Pierre Culot se lance dans la création de sculptures qu’il appelle « Architectures en terre », résultant de la combinaison d’éléments de grès et de briques, liés par du mortier, selon une technique observée là-bas. Ces sculptures se présentent sous la forme de mur, de colonnes ou de stèles.
A partir de 1993, il entame une nouvelle série d’œuvres qu’il baptise « stèles » et « chapiteaux ». Il s’agit de pièces de grès modelées par des traces plus ou moins creusées, horizontales ou diagonales. Il en résulte un effet plissé, particulièrement évocateur des ailes et du vêtement de la Victoire de Samothrace.
Les sculptures de Pierre Culot ne sauraient être appréciées et comprises à leur juste valeur, sans l’appréhension de leur ancrage au lieu, leur enracinement, leur place et leur élévation dans un environnement.
Tout au long de sa vie, Pierre Culot s’intéressera à d’autres matériaux que le grès. Il réalisera également de nombreuses maquettes, combinant bois, pierre et argile. En 2004, lors de l’exposition « Recyclage », au parc Tournay Solvay de Watermael-Boitsfort, il présente des sculptures convoquant le métal, la tôle rouillée, le bois, aussi bien que la pierre.
Dès les années 1960, le design intérieur, le mobilier, l’objet quotidien, attirent Pierre Culot. En 1974, il construit sa première table basse en pierre bleue du Hainaut. Il esquisse d’autres modèles de tables et de meubles en pierres d’autres provenances ou en bois. Tout au long de sa carrière, il entretiendra sa production de claustras, objets à mi-chemin entre la sculpture murale et le design.
Très tôt dans sa carrière, Pierre Culot obtient une reconnaissance internationale. En 1964, le National Museum of Modern Art de Kyoto fait l’acquisition de l’une de ses céramiques. En 1974, le Victoria and Albert Museum à Londres accueille ses œuvres pour une exposition individuelle. 3 ans plus tôt déjà, en 1971, le Stedelijk Museum d’Amsterdam lui consacrait une exposition et renouvellera cet événement en 1994-1995. Tout au long de sa carrière, Pierre Culot voit ses œuvres exposées dans diverses galeries et musées, en France, en Suisse, au Luxembourg, aux Pays-Bas et, hors d’Europe, en Turquie (1972), au Canada (1973), en Thaïlande (2001).