Né en 1938 et issu d’une prestigieuse lignée de samouraïs vieille de 700 ans, Morihiro Hosokawa a été le 79ème Premier ministre du Japon.
Après son retrait de la vie politique en 1998, il s’est consacré aux plaisirs des arts traditionnels. Son activité créatrice se décline en un large éventail de productions allant de la céramique à la calligraphie en passant par divers types de peinture (sumi-e, nihonga et peinture à l’huile), la laque et le bambou.
Retiré dans son atelier au cœur de la nature dans le village isolé de Yugawara, il se consacre, selon l’expression nippone, « à cultiver son jardin les jours où il fait beau et à lire en paix les jours de pluie ».
Hosokawa excelle dans la peinture, la calligraphie, la laque et la céramique. Il a appris cette dernière auprès du grand céramiste Shiro Tsujimura. Maîtrisant les techniques des styles traditionnels nippons (Raku, Shigaraki, Shino…), il se les approprie pour concevoir ses créations, alliant les savoirs traditionnels et ses propres expérimentations.
« Je trouve », dit-il, « que façonner de la céramique c’est un peu comme faire de la méditation zen. Mon esprit se concentre sur la tâche en présence, bien que je ne puisse dire que je deviens totalement détaché de la vie quotidienne. Lorsque je me mesure aux forces qui existent de toute éternité, comme la terre et le feu, je me sens en même temps réduit à quelque chose de totalement insignifiant et aussi parfaitement en paix avec moi-même. »
Dans toutes ces disciplines, il a développé un style personnel marqué par une beauté élégante et nourri par une vie en harmonie avec la nature, gagnant en liberté et en profondeur au fil des ans.
Artiste contemporain éclairé, Hosokawa cherche à mettre en pratique un art de vivre et de créer basé sur les principes bouddhistes de la simplicité, la compassion et la modestie, cultivant son jardin, façonnant des sculptures bouddhistes rustiques et des bols à thé, peignant des fusuma et calligraphiant des inscriptions poétiques. « La modestie », dit-il, « est la mère de toutes les vertus ».
« Le vieux prunier », œuvre sur papier montée en paravent à deux panneaux, reprend un motif traditionnel de la peinture japonaise ancienne, la contemplation de la floraison au printemps en même temps que celle de la lune, tout en l’exprimant d’une façon très personnelle et contemporaine.
© Portrait : Yoshihiro Saito